600 000 personnes consultent chaque année un nutritionniste en France, mais une seule règle gouverne leurs factures : il n’existe pas de tarif unique. Ici, la carte des prix s’éparpille selon la qualification du praticien, le secteur d’exercice et le régime de remboursement. Un même cabinet peut afficher des montants bien différents selon que vous franchissez la porte d’un médecin nutritionniste ou d’un diététicien. Et depuis 2025, les mutuelles ont encore rebattu les cartes. Le choix du professionnel ne relève donc pas d’un simple détail administratif, il détermine très concrètement ce que vous paierez de votre poche.
Plan de l'article
- Nutritionniste et diététicien : comprendre les différences pour bien choisir
- Tarifs 2025 : à quoi s’attendre pour une consultation ?
- Remboursement par la Sécurité Sociale et les mutuelles : ce qui change selon le professionnel
- Comment sélectionner le bon accompagnement selon vos besoins et votre budget
Nutritionniste et diététicien : comprendre les différences pour bien choisir
Dans le champ de la nutrition, les frontières sont tout sauf nettes. Même certains médecins s’y perdent : qui fait quoi ? Le médecin nutritionniste est avant tout un docteur, diplômé d’État, qui a poussé plus loin sa formation en se spécialisant dans la nutrition. Il dispose donc du droit de prescrire analyses, examens, traitements et médicaments. C’est vers lui que se tournent les patients concernés par l’obésité, le diabète, des troubles du comportement alimentaire, des intolérances sévères ou des pathologies cardiovasculaires. En résumé, il prend en charge les situations où la santé est en jeu.
Le diététicien, lui, appartient au secteur paramédical. Avec un BTS diététique ou un DUT génie biologique option diététique, il accompagne celles et ceux qui souhaitent améliorer leurs habitudes, prévenir les déséquilibres ou élaborer un programme alimentaire adapté à leur quotidien. Il construit, ajuste, conseille, mais ne prescrit ni médicament ni examen. Attention : le mot “nutritionniste” n’est pas protégé, il peut aussi bien désigner un médecin spécialisé qu’un professionnel sans diplôme reconnu. D’où l’intérêt de vérifier le parcours de la personne que vous consultez.
Pour mieux saisir les différences de statut et de rémunération, voici quelques repères :
- Un médecin nutritionniste peut exercer en cabinet, à l’hôpital, à domicile ou en collectivité. À l’hôpital, sa rémunération brute mensuelle varie généralement entre 4 565,50 € et 9 229,60 €.
- Le diététicien travaille en hôpital, centre de soins ou cabinet libéral. Son salaire brut mensuel à l’hôpital se situe entre 1 891 € et 3 500 €.
Autre figure du secteur : le coach en nutrition. Il n’est adossé à aucun diplôme d’État ni reconnu par l’Assurance maladie. C’est un statut libre, fruit de formations très variées… et qui n’ouvre aucun droit au remboursement. Avant de réserver une consultation, prenez donc le temps de vous informer sur la qualification, la formation et l’expérience réelle du professionnel.
Tarifs 2025 : à quoi s’attendre pour une consultation ?
En 2025, consulter un spécialiste de la nutrition, c’est accepter une fourchette de tarifs qui va du simple au quadruple selon le profil du praticien et le lieu d’exercice. Chez un médecin nutritionniste conventionné en secteur 1, la consultation standard s’affiche entre 25 et 30 €. Ce montant correspond au tarif fixé pour les généralistes ou spécialistes, sans dépassement : il assure un remboursement optimal lorsque le parcours de soins est respecté.
Chez les praticiens de secteur 2, la liberté tarifaire s’applique. Les honoraires peuvent grimper de 40 à 90 €, parfois davantage dans les grandes villes. Le supplément, appelé dépassement d’honoraires, reste généralement à la charge du patient, sauf si une mutuelle propose un remboursement adapté. Ce point pèse lourd dans le choix du professionnel, notamment pour les consultations régulières.
Du côté des diététiciens, la grille des prix est encore plus ouverte. La première consultation s’affiche entre 25 et 150 €, en fonction de la région, de l’expertise du praticien et du temps consacré au premier bilan. Les séances de suivi coûtent souvent un peu moins cher. Cette variabilité traduit la diversité des modes d’exercice : cabinet privé, centre spécialisé, établissement hospitalier, avec à chaque fois des durées et des outils différents.
Enfin, la nature de la consultation influe sur le tarif. Un premier rendez-vous, avec bilan détaillé et plan d’action, sera toujours plus cher qu’un simple suivi. Prévoyez ce surcoût si vous engagez une démarche structurée ou souhaitez un accompagnement long terme.
Remboursement par la Sécurité Sociale et les mutuelles : ce qui change selon le professionnel
La question du remboursement fait toute la différence. Seuls les médecins nutritionnistes,c’est-à-dire les médecins spécialisés,bénéficient d’un remboursement par la Sécurité sociale. Pour une consultation chez un praticien conventionné secteur 1, vous récupérerez 70 % du tarif de base (25 à 30 €), moins la participation forfaitaire de 1 €. En secteur 2, la Sécurité sociale rembourse aussi 70 % du tarif conventionné, mais le dépassement d’honoraires reste à votre charge, sauf si votre mutuelle couvre ce supplément.
Pour obtenir le taux maximal, il est indispensable de rester dans le parcours de soins coordonnés : il faut avoir déclaré un médecin traitant. Hors parcours, le remboursement chute à 30 % du tarif de base. Certaines situations particulières,affection longue durée (ALD), grossesse à partir du 6e mois, bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire,donnent accès à une prise en charge à 100 %.
Les diététiciens, quant à eux, ne sont pas remboursés par l’Assurance maladie. Seules certaines mutuelles proposent des forfaits “médecine douce” ou “bien-être”, avec des plafonds variables selon le contrat. Pour les coachs en nutrition, aucune reconnaissance officielle n’existe : seuls quelques contrats complémentaires santé accordent un forfait spécifique sur présentation de facture.
Pour résumer les solutions de prise en charge, voici les options qui existent selon le professionnel consulté :
- Médecin nutritionniste : peut être remboursé par la Sécurité sociale et la mutuelle, selon le secteur d’exercice et le respect du parcours de soins.
- Diététicien : pas de remboursement par la Sécurité sociale, mais une prise en charge possible par la mutuelle selon le contrat.
- Coach en nutrition : pas de remboursement par l’Assurance maladie, prise en charge exceptionnelle par certaines complémentaires santé.
Comment sélectionner le bon accompagnement selon vos besoins et votre budget
Devant ce paysage éclaté, comment choisir le bon interlocuteur ? Première question : s’agit-il d’une pathologie à diagnostiquer ou à suivre ? Si la santé est en jeu,obésité, diabète, troubles du comportement alimentaire, maladies métaboliques, allergies,le médecin nutritionniste reste le passage obligé. Lui seul peut prescrire examens et traitements, et sa consultation ouvre droit à un remboursement lorsqu’elle s’inscrit dans le parcours de soins coordonnés. Ce choix s’impose aussi dès qu’une coordination médicale s’avère nécessaire.
Si votre démarche relève du conseil, de la prévention, ou d’un rééquilibrage alimentaire sans trouble de santé identifié, le diététicien apparaît comme la solution la plus adaptée. Diplômé, reconnu, il vous guide pas à pas vers de meilleures habitudes, en cabinet, à l’hôpital ou à distance. Les consultations restent à votre charge, mais certaines mutuelles proposent un forfait “médecine douce” pour alléger la facture.
Pour un accompagnement “bien-être” ou sportif, le coach en nutrition intervient en dehors de tout dispositif de santé officiel. Vérifiez toujours l’expérience, la formation et les références du coach. Pensez également à consulter votre complémentaire santé : rares sont celles qui prévoient un remboursement pour ces prestations.
Pour éclairer le choix du professionnel selon la nature de votre objectif, voici les options possibles :
- Situation médicale ou pathologie : médecin nutritionniste, avec possibilité de remboursement.
- Besoins de conseil, de prévention ou de suivi personnalisé : diététicien, parfois soutenu par un forfait mutuelle.
- Démarche bien-être ou coaching : coach en nutrition, sans dispositif de remboursement institutionnel.
Choisir son accompagnement nutritionnel, c’est avant tout se donner les moyens d’une démarche adaptée à soi, à ses besoins et à ses contraintes. Prendre rendez-vous, c’est parfois aussi poser la première pierre d’un cheminement sur mesure, qui mérite qu’on s’y attarde sans précipitation.

