En 2016, 21 millions de Français ont poussé la porte des urgences hospitalières. Aujourd’hui, le contexte sanitaire a fait exploser ce chiffre. Pourtant, il arrive que l’hôpital ne soit pas forcément le meilleur réflexe. Face à une situation qui n’exige pas l’intervention immédiate d’un urgentiste, solliciter un médecin de garde s’impose comme une alternative souvent plus adaptée, et bien moins pesante pour le système.
L’hôpital français au bord de la rupture
Dans les salles d’attente, les anecdotes se ressemblent. Des patients venus pour une coupure superficielle ou une fièvre tardive finissent par allonger inutilement la liste des urgences de la nuit. Ce réflexe d’aller systématiquement à l’hôpital, même lorsque la gravité n’est pas au rendez-vous, finit par épuiser tout un dispositif déjà en tension. Afin d’alléger la charge qui pèse sur les soignants, il suffit parfois de se tourner vers un médecin de garde. Cette solution permet à l’hôpital de se concentrer sur les situations vraiment prioritaires, tout en assurant une réponse rapide à ceux qui en ont besoin. Depuis la crise Covid, l’intensité du rythme n’a fait que s’aggraver. Urgentistes, infirmiers, aides-soignants, chaque acteur du soin tire sur la corde, sans toujours voir la lumière au bout du couloir.
Médecin de garde : le réflexe adéquat pour les petits soucis
On sous-estime trop souvent le poids des passages inutiles. Selon la Fédération hospitalière de France, près d’un passage sur huit relevait d’un simple inconfort, sans urgence avérée. Ce mal de tête tenace qui tombe un dimanche soir, ce pic de fièvre qui inquiète mais ne s’emballe pas, ou cette toux venue troubler une nuit tranquille, un médecin de garde sait tout à fait prendre en charge ces situations non vitales. Ce détour par la médecine de garde permet, d’un côté, d’obtenir rapidement un avis et, de l’autre, de ne pas asphyxier les services universitaires et hospitaliers.
Mais il y a des signaux à ne jamais ignorer. Paralysie soudaine, troubles de la parole ou des douleurs dans la poitrine qui persistent : il faut alors réagir sans attendre, et contacter le 15 ou se rendre au service d’urgences.
Multiplier les recours à l’hôpital pour une entorse ou une migraine passagère revient à complexifier le quotidien de tous, soignants comme patients. Miser sur le bon professionnel, au bon moment, redonne un souffle à une chaîne du soin trop souvent sous tension. Face à une société qui vacille parfois sur ses certitudes, cette lucidité collective fait toute la différence, jusque tard, chaque soir, dans les couloirs de l’hôpital.
